Merci, Paul, d’être et de me mettre en cohérence cardiaque
Melinda Wezenaar
Quand je téléphone à Paul et lui demande comment il va, il me dit du fond du cœur, « Mé-lin-dà, je vais trrrès bien, merci ! ». Paul habite dans un « home » au cœur des Marolles à Bruxelles, il a 88 ans, nos chemins se sont croisés un jour.
J’ai toujours été émerveillée par son regard ouvert et bienveillant, son humanisme qui se traduisait par son aide à son entourage et notamment aux réfugiés, par sa façon d’accepter le courant de la vie avec lucidité et humour. C’est un véritable plaisir de lui rendre visite, et c’est réciproque.
Ce jour-là, au téléphone, je lui demande si cela lui convient que je passe le lendemain avec un petit gouter de Noël. Il est ravi et dit oui. Que le lendemain, je le retrouve en peignoir dans sa petite chambre, une des anciennes cellules de ce qui fut jadis un couvent, au lieu du réfectoire comme d’habitude, n’enlève rien à la joie de le revoir. Paul commence aussi à perdre un peu la notion des jours, du temps. Mais il n’a pas perdu ce que j’appellerais « l’art de vivre ».
Il me raconte ses aventures des dernières semaines, du mariage d’un jeune homme réfugié qu’il a hébergé et où il n’est jamais arrivé, de l’après-midi de chants de vieilles chansons avec une nonne à la guitare qui me fait penser à « sœur Dominique », de la visite de Saint Nicolas. Il me parle des aides-soignant.e.s qui sont si formidables. Son visage rayonne, nous rions. Parfois il pleure un peu, quand il évoque des souvenirs de vieilles amies qui ne sont plus là.
C’est un moment intense avec Paul, nous sommes pleinement là, tous les deux, pleinement en connexion. Je sens que je suis en cohérence cardiaque, je sais que Paul l’est aussi. Pas besoin de matériel de biofeedback pour le (sa)voir…
Nous sommes en parfait « équilibre » et nos cœurs -littéralement- communiquent. Oui, la cohérence cardiaque est « contagieuse », le champ électromagnétique de nos cœurs porte jusqu’à plusieurs mètres autour de nous, nous porte !
Sans le mesurer, cet état doit ressembler à ce qui suit (la partie à droite) :
Au plus profond, ce que je ressens, c’est une reconnaissance, une gratitude de pouvoir passer ce moment présent avec Paul, qui lui à son tour exprime tellement de gratitude pour la vie, qui « vit » la gratitude.
Saviez-vous que la gratitude est d’un point de vue même « physiologique » considérée comme une émotion à valeur positive qui renforce notre état de bien-être, et celui de notre entourage. La sentir vraiment peut nous mettre spontanément dans ce bel état de parfait équilibre qu’est la cohérence cardiaque.
Pas besoin d’aller chercher loin pour la gratitude…, tous les jours il y a ces moments de « petits » bonheurs, croiser le regard et échanger un sourire avec quelqu’un.e dans la rue, le petit papote dans son magasin favori, voir les enfants qui se défoulent sur le terrain de foot près du parc, sentir l’humidité des feuilles tombées dans le parc à côté, …
Et vous, pour qui et en quelle circonstance sentez-vous de la gratitude ? Je vous encourage à être attentif.ve tous les jours à ces petites merveilles que nous apporte la vie, qui sont là à portée de main, de vous arrêter et d’accueillir ces « petits » bonheurs.
***Bonus*** petit exercice du soir : en faisant vos exercices de respiration du soir, pensez à ces moments de petits bonheurs de la journée.
Soyez en cohérence…en cohérence cardiaque, en lien avec vous-même et le monde autour.
Melinda
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